mercredi

AUMONT-AUBRAC ... jeudi 1er mai

Daniel est un père pour le randonneur que je suis ! Rien ne lui échappe de ce qui assure prudence et sécurité. C'est bien agréable de découvrir ainsi tout ce qui concours à rendre un parcours agréable, quelque soit les aléas de la météo ainsi que des imprévus.

Nous sommes dans des paysages d'une somptueuse beauté : l'immensité verte, intacte, sensuellement vallonnée ! Les chemins sont parfois "bourbeux". Le bâton en bois, acheté au Puy-en-Velay, m'est d'une aide précieuse. Ces petites routes coincées entre des murs de pierres qui délimitent les parcelles, lieux de garde des troupeaux, sont vieilles de plusieurs siècles. Chaque génération contribua à ce quadrillage qui serpente sur les campagnes herbeuses Auvergnates.
Nous sommes encore trop haut en altitude (1500 m) pour rencontrer ces ... attendrissantes vaches de l'Aubrac !
De Chanaleilles, impossible d'avoir un lit quelque part, tout est complet ! Daniel, armé de son téléphone, chaque soir, tente de trouver une chambre pour deux, un lit pour deux dans un dortoir, sous un pont pour nous protéger, si nécessaire des intempéries !
Nous nous dirigeons chaque matin dès 6h00 vers l'étape suivante. La première demi-heure est une mise entrain. Une manière méthodique, calme, posée, sereine pour amener le corps dans la pleine possession de sa condition ... sans le brusquer ! Nous marchons d'abord lentement, tout en conversant. La parole du matin est féconde, aucun sujet ne nous effraie. Il faut savoir, que le fait de parler en marchant, nous oblige, instinctivement à ralentir l'allure. Cette demi-heure terminée, la parlotte disparaît, le pas s'accélère.
Il s'agit, tout de même, sur un terrain sublime, de se déplacer dans une campagne au relief magnifiquement sensuel, arrondi de montées et de descentes ! Si la montée réclame des efforts non négligeables, la descente m'est depuis toujours désagréable. Il s'agit bien de souffrance aux chevilles et aux genoux !
C'est donc à AUMONT-AUBRAC que nous trouverons sur le fil, une salle pour dormir. Nous voici donc, chez "Thérèse", une "tenardière en jupon". La salle est située au 2ème étage, un grenier sommairement aménagé, des lits cote à cote de 1 ou 2 personnes ! Deux personnes ne se connaissant pas devraient coucher ensemble ... sinon pour dormir seul : il faut payer pour 2 ! (8€ x 2) !
Les marchandages entre la maîtresse de maison et ceux qui veulent absolument dormir à l'abri sont d'une ... drôlerie surréaliste ! En effet, il y a 2 allemandes, 2 japonais, 1 américaine (qui partira se loger à l'hôtel, elle est tellement ... effrayée !), 1 espagnol et 2 canadiens. Est-ce la magie du chemin ? ... mais tout s'arrangera ! Le "tas de viande" s'ajustera et le soir, certains se retrouveront dans la cuisine vétuste, presque sale de notre hôtesse !
Tout continuera sur la lancée. Les japonais mélangèrent le vin rouge et le sirop de menthe ... ils burent 2 litres ! Les fils de la "tôlière", bien que ce fut le 1er mai, arrivèrent sales d'un chantier, une trilogie mémorable. Sans doute rongés par l'alcool et la consanguinité, ils nous offrirent un spectacle digne de Marco FERRERI !
Tout se prête au pire, et nous vivons Hellzapoppin ... une merveille de tout et son contraire ...
AUMONT-AUBRAC pour Daniel et moi ... un chef d'oeuvre INOUBLIABLE !!!

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