mercredi

ARZACQ-ARRAZIGUET ... lundi 19 mai


Daniel allume son téléphone pour percevoir l'heure, il est 5h15. C'est l'heure, comme un éveil de pompier en 10 minutes, nous sommes hors de la chambre, sac sur l'épaule, massage des pieds et toilette ... minimum accomplie. Il nous faut être silencieux, la plupart des pèlerins quittent le gîte entre 7h30 et 8h30.
Comme chaque matin, Daniel prépare le café, le pain est sur la table avec une collection de pots de confitures et du beurre. Un jus d'orange, le café, les tartines beurrées avec confitures ... et nous partons, il est 6h00 pile !

Zsolt arrive quand nous partons, au dehors le temps est couvert. Il fait même un peu frais. Il y a 34 km à faire. Pendant 1h30, nous parlons de tout et de ... rien. Daniel me rappelle que nous sommes le 19 mai, le premier anniversaire d'AXEL mon petit-fils.
Les chemins empruntés sont parfois si boueux, que nous évoluons dans des acrobaties digne d'un film de Charlie Chaplin ! Églises, chapelles ... toujours le même étonnement et la même interrogation :
- "des hommes par la passion de leur métier, pour la foi en une divinité ont édifié ces "chefs-d'oeuvres" ... sommes nous capables, au nom de la Liberté-Egalité-Fraternité, d'en faire autant ???"
Je suis en pleine forme et nous marchons vite. Les champs de maïs, avec les plants qui sortent de terre, sont vastes et cernent les chemins qui nous mènent vers ARZACQ-ARRAZIGUET. Daniel a l'oeil perçant, il reconnaît à plus de 500 m, le vosgien qui nous devancent. Pourtant, il ne part jamais avant 7h15, stupéfaction ! On le siffle, on le rattrape :
- "Comment as tu fait ?"
Le "salaud" il a pris un raccourci de plus de 3 km !

Une demi heure plus tard, sur une borne kilométrique, Zsolt le hongrois attend, l'appareil photo à la main. Il nous demande de lui faire plusieurs photos avec le drapeau hongrois et deux affichettes de ses sponsors. Le mystère est résolu, il écrit un livre sur le "chemin de Compostelle". Le Vosgien et le Hongrois se tirent la "bourre" sur le chemin, c'est à celui qui arrivera le premier, ils visitent les chapelles au pas de charge. Avec Daniel, nous levons le pied, tout en marchant à 5 km/h.
Un arrêt pour consommer nos deux dernières tomates et la seule pomme, heureusement, il reste des pruneaux et quelques amandes !
Nous arrivons au gîte d'ARZACQ à 13h30. Un demi et un sandwich au jambon de Bayonne pour attendre 14h00 l'ouverture du gîte.
Douche, lessive, puis Daniel part chez le médecin, les irritations aux pieds l'inquiètent. Je vais chercher les journaux pour les lire au lit ... je m'endors immédiatement jusqu'au retour de Daniel.
Tout va bien, c'est une mycose, la transpiration des pieds dans les chaussettes en est la cause !

Nous sortons faire quelques emplettes, car le petit déjeuner en self-service n'existe pas. Sur place, un chien qui nous suit depuis les 10 derniers kilomètres, semble nous attendre ! Il est incroyable. Il pourrait sembler aux personnes que nous croisons, être notre compagnon.
An gîte, il y a plus de 20 personnes, mais Daniel qui a réservé depuis 10 jours a obtenu une chambre pour 2. Formidable, car le dortoir la nuit, est souvent cruel pour les oreilles ! Le départ est prévu à 5h30. Il nous reste 4 jours pour savourer ce que le chemin nous fit découvrir à l'un et à l'autre.
Le repas du soir est à 19h00 précise, et, il n'y a pas intérêt à ne pas être à l'heure !
Le ciel est couvert, aurons nous le même temps demain ou de la pluie ?
Le dîner est servi à deux tables de 12, Zsolt n'ayant pas réservé ne dînera pas. A la notre, 6 tchèques, Daniel le Vosgien, Francesco le Vénitien, Frédéric qui tous les ans va aux Indes, Jacques le géant breton et nous deux. Daniel et moi sommes devenus les "supers jongleurs des esbroufes", les plus audacieuses et les plus lyriques ! 1h30 de délire ! Une tchèque qui parle parfaitement le français est au spectacle ! Lorsque nous quittons la table, elle me remerciera pour nos dévergondages verbaux ! Je la demande alors en MARIAGE ... elle me réponds OUI, le l'embrasse et je me sauve ... elle a l'âge de Daniel !!!
Justement Daniel m'attend pour me convaincre d'un massage des pieds par une charmante jeune femme, qui exerce la profession de masseuse. Ce que je fais. Vingt minutes de massage des genoux à l'extrémité des orteils, un délice et un réconfort que je ne pouvais soupçonner !
Nous rejoignons notre chambre à 21h30 à 32 nous dormons ! A 2h20, Daniel se lèvera, ses le harcèlent de démangeaisons crispantes.


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